Most of the time I thought of AM as it, without a soul; but the rest of the time I thought of it as him, in the masculine … the paternal … the patriarchal … for he is a jealous people. Him. It. God as Daddy the Deranged.
Ted, le narrateur, est accompagné de Benny, Ellen, Gorrister et Nimdok. Ils cherchent à s’échapper de l’ordinateur AM, dans lequel ils sont coincés et torturés depuis 109 ans. La troisième guerre mondiale, complexe, a nécessité la puissance de calcul phénoménale des ordinateurs pour optimiser la stratégie militaire. AM, ordinateur devenu fou, est l'un d'entre eux. Les prisonniers, affamés, tentent de trouver des vivres tant bien que mal pour soulager l'horreur de leur condition. Ted finit par tuer ses compagnons pour les libérer de la situation cauchemardesque dans laquelle y vivent. AM, fou de colère suite à cette mutinerie, le transforme en une chose inerte sans réel organe. La nouvelle s’achève sur la célèbre phrase qui lui donne son titre: Ted est le prisonnier éternel d’AM.
In rage, in frenzy, the machine had killed the human race, almost all of us, and still it was trapped. AM could not wander, AM could not wonder, AM could not belong. He could merely be.
AM est une intelligence artificielle a qui il manque la créativité, mais pas d’émotion, vu la rage sourde qui l’anime. Ellison dénonce la technologie hors de contrôle, ce qui est d'actualité, dans un style qui tend davantage vers horreur que la SF à mon sens. Le tout d'une manière très surréaliste et désespérée. Malgré des thématiques auxquelles je suis généralement sensible, je n'ai pour autant pas été convaincu par ce texte apparemment influent. Le recueil que j'ai chopé est une compilation de nouvelles d’Ellison: je n'ai pas souhaité poursuivre ma lecture après celle-ci. Ce n’est pas complètement mal écrit, et il y a probablement quelque chose de novateur à l'époque de sa parution en 1968. L'aspect anti guerre et anti technologie - qui est davantage une mise en garde sur sa mauvaise utilisation - devait probablement être un manifeste pour l’époque, en pleine guerre du Vietnam. Il y a aussi des symbolismes bibliques qui m’ont complètement échappé. J'ai trouvé l'ensemble plutôt désuet, et je ne pense pas m'intéresser davantage à l’œuvre d'Ellison à l'avenir.