Ferdinand Pépin survole les glaces du pôle nord à la recherche de Charles Robinson, à la demande de sa femme Helen dont il est amoureux. Il relate son expédition à travers une longue lettre à son camarade. Je sais d’avance que c’est André Tonnerre de l’album « Xibalba », car on devine son visage effacé sur une photo incrustée au début de "Prisonnier des glaces". Cette bande dessinée ne contient pas de phylactères: les séquences sont entrecoupées par la correspondance avec son ami. Ferdinand finit par retrouver Charles, mais se fait gravement blesser au couteau par ce dernier qui, dans un accès de jalousie, devient fou lorsqu’il aperçoit le nom « Helen » sur l’avion. Devenu aveugle, il erre dans le froid pendant que Robinson s'échappe avec son avion.
Je lis cette aventure dans le désordre, après avoir achevé sa suite directe « Xibalba » dans la même collection "Les Ailes brisées". J’ai davantage aimé le dessin et la couleur de cet album. Le travail sur la couleur est très réussi et me rappelle parfois Blexbolex, en particulier dans les décors. La palette chromatique est aussi réduite que dans "Xibalba", et traduit parfaitement l'idée du froid polaire. La ligne claire est aussi plus précise: elle rappelle davatage Chaland et m'a semblé être moins bâclée que dans sa suite. La forme épistolaire retenue est un peu rebutante car elle rend la lecture moins dynamique, mais l'ouvrage est suffisamment court pour ne pas ennuyer le lecteur. J'aime beaucoup le travail de Roussin du point de vue du scénario: il y a un aspect cinématographique dans celui-ci qui est digéré avec brio. Simon Roussin est vraiment un auteur à suivre.