Petit Rouge

Madones et putains - Nine Antico

19/06/2024

TAGS: antico, bd

L'ouvrage contient trois nouvelles, chacune inspirée par une femme italienne ayant réellement existé. C'est l'occasion pour Nine Antico d'évoquer la condition de la femme en Italie. On suit les destins d'Agata, Lucia et Rosalia dans une société patriarcale qui étouffe ces femmes de caractère. Le point commun de ces histoires est de présenter des femmes sacrifiées sur l'autel de valeurs sociétales qui ne laissent aucune place à l'expression d'une certaine idée de la féminité. Agata par exemple est mise à l’écart par sa famille qui a vécu le scandale de l'assassinat de sa mère par son amant. Elle vit cloîtrée dans un sanatorium et ne retourne voir sa famille que quelques jours par ans. Lucia se fait tondre pour avoir couché avec un soldat allemand pendant la seconde guerre mondiale. Rosalia quant à elle est mise à l'écart après avoir balancé plusieurs mafieux. Elle finira maquerelle avant de connaître l'indifférence.

J'ai été particulièrement rebuté par le graphisme, que j'ai trouvé parfois bâclé. J'avais le vague souvenir qu'elle dessinait mieux dans ses précédents albums. Cette lecture n'est de plus pas facilitée par les imbrications d'italien et de français, et la disposition un peu fouillis du texte et des phylactères. C'en est presque illisible sur certains planches. L’épisode consacré à Lucia n’explique par exemple pas clairement comment elle en est venue à coucher avec un soldat allemand. Je ne savais pas en cours de lecture si l’abstraction était voulue ou s’il y avait un gros défaut structurel dans l’articulation des trois histoires. C'est donc une lecture en demi-teinte, qui pourrait en appeler d'autres pour mieux comprendre les nouvelles. Mais je ne suis pas sur pour autant de revenir sur cet ouvrage compte tenu des défauts de narration...