Une sphère lumineuse est éjectée de ce qui semble être un vaisseau spatial. Elle se dirige vers une planète sans vie et libère un grand nombre de bombes sur celle-ci. On suppose que la planète a abrité la vie par le passé: des vignettes apposées sur les plaines et montagnes désolées suggèrent la vie, la présence de minéraux et de cristaux. L’explosion en chaîne de la planète permet à la sphère de s’immiscer en son cœur et d’y recueillir ses dernières sources d'énergie vitale. Serait-ce la terre rare du titre de l’album ? La sphère s’en va dans l’espace, en laissant derrière elle un amas de chair et de viscères, à la recherche d’autres contrées à piller...
A la lecture de cette bande dessinée muette, plusieurs questions se posent à moi. S’agit-il d’une métaphore de la frénésie humaine, qui recherche pétrole, métaux ou terres rares justement ? Quitte à détruire toute forme de vie ? Cela m’a évoqué ces peuples que l’on déplace, ces terres que l’on retourne, ces lacs que l'on assèche au nom de la transition énergétique (ou non), du progrès ou tout simplement du profit. Ou plus simplement, est-ce que cet ouvrage décrit la violence aveugle et le mépris de la vie ?
Le style graphique est minutieux et très détaillé. Mais n’est-ce pas un peu excessif ? Tous ces détails pour un scénario aussi minimal ? Je me suis un peu fait avoir: derrière ces dessins précis il n’y a pas grand-chose et les quelques bribes d’interprétations que cet ouvrage m’évoque me semblent presque tirées par les cheveux. Cette lecture rapide n’en appelle pas d’autres, à mon sens.