Chacune des pages de ce livre déborde de tristesse: mère alcoolique et père bon à rien sur fonds d'abus et de maltraitances au long cours, mauvais traitements, malchance, humiliations et misère crasse à tous les étages. C'est d'ailleurs un miracle qu'avec tout ça, Hendrix n'ait pas viré sociopathe et soit devenu à la place un ardent pourvoyeur du « message d'amour » des sixties et le plus grand virtuose de la fin du vingtième siècle aux côtés de Miles Davis et John Coltrane. (Nick Kent)
Né John, renommé James mais surnommé Buster, le jeune Jimi passe son enfance ballotté de famille en famille. Noir avec du sang Cherokee, il rencontre le rock et le blues. Cette révélation le destine à devenir le plus grand guitariste de tous les temps. C'est encore l'époque de la ségrégation. Jimi se fait les dents dans tous les rades de Nashville. Jusqu’à se faire un nom. Histoire connue que Jean-Michel Dupont nous raconte de manière très détaillée. Mais qui est le narrateur ? Un petit blanc de Denver, dont on ne connait pas le nom. Peut-être en saurons-nous plus dans le deuxième volume ?
On retrouve ce dessin monochrome saillant, très tranché, qui polarise la vie de Jimi Hendrix. Un graphisme sombre qui semble indiquer la violence et la noirceur de son parcours. Il y a de bonnes idées dans cet ouvrage: des incrustations de publicité qui ajoutent du réalisme aux dessins et des scènes psychédéliques que l'on voit rarement en monochrome. J'ai parfois trouvé le dessin approximatif, même si je pinaille car il est globalement bien conduit par Mezzo.
J'ai rapidement lu cet ouvrage, qui ne me convainc pas particulièrement. Il y a du travail pourtant, à la fois en terme de précision historique et aussi du point de vue graphique. Mais il m'est apparu aussi très rigide dans sa manière d'aborder le sujet, quasi scolaire. Il y a quelque chose de trop plat dans cette biographie illustrée. Je lirai évidemment la suite, mais ce n'est pour l'instant pas une claque dont je peux me souvenir durablement.