La question de la répartition des richesses aura toujours cette dimension éminemment subjective et psychologique, irréductiblement politique et conflictuelle, qu'aucune analyse prétendument scientifique ne saurait apaiser.
Piketty aborde ici la question de la répartition des richesses. L’introduction dresse un panorama des essais et études sur le sujet depuis Malthus et Ricardo. Puis en invoquant Kuznets et une réduction des inégalités aux États-Unis décelée pendant la guerre froide, au moins jusqu’au années 1970. Jusqu'à une reprise des inégalités.
Contrairement à une légende tenace, la France n'est pas possédée par les fonds de pension californiens ou la Banque de Chine, pas plus que les États-Unis ne sont la propriété des investisseurs japonais ou allemands. La crainte de telles situations est tellement forte que les fantasmes devancent souvent en cette matière la réalité. Aujourd'hui, la réalité est que l'inégalité du capital est beaucoup plus domestique qu'internationale : elle oppose davantage les riches et les pauvres à l'intérieur de chaque pays que les pays entre eux.
Le capital est défini dans le livre comme l’ensemble des actifs non humains qui peuvent être possédés et échangés sur un marché.
La thèse centrale de ce livre est précisément qu'un écart en apparence limité entre le taux de rendement du capital et le taux de croissance peut produire à long terme des effets extrêmement puissants et déstabilisants sur la structure et la dynamique des inégalités dans une société donnée.
La première partie de l'ouvrage permet à Piketty de poser les bases méthodologiques.
Le capital n'est jamais paisible : il est toujours risqué et entrepreneurial, tout du moins à ses débuts; et en même temps il tend toujours à se transformer en rente dès lors qu'il s'accumule sans limite - c'est sa vocation, son destin logique.
Très bien écrit, très lisible. Mais il faut quand même rester concentré. Je n'ai d'ailleurs pas achevé cette lecture, que j'ai quand même trouvée décourageante tant elle est conséquente.