...Avant, tu n’étais que dans la séduction, les femmes, les hommes, les chiens, tout.
Le quartier des Rigoles. On suit les protagonistes dans un bar, puis en boîte de nuit, le Disco Harem.
On découvre que Rodolphe, un personnage habituellement haut en couleur qui se fait appeler Baron Samedi, est déprimé. Jona lui renverse par mégarde un verre rempli de drogue. Ce sera la seule interaction entre ces deux protagonistes au cours de l'histoire. Rodolphe part alors en épisode maniaque, avec idées de grandeur. Victoria semble elle aussi très instable. J'ai dès le départ été mal à l'aise avec la maladie psychique de ces deux protagonistes, qui sont probablement maniaco-dépressifs.
Les gens ordinaires ne savent pas quoi faire des gens extraordinaires.
Jona doit rejoindre sa femme à Berlin. Il passe une dernière nuit aux Rigoles. Ses amis ont décliné toutes ses propositions. Il croise son vieil ami Buzz, tout juste sorti de prison. Ami qu’il aurait voulu oublier, mais le seul qui soit là pour lui. On apprend au fil de l’histoire qu’il est endetté jusqu’au cou, probablement envers ses amis faux-culs.
Les jeunes se prennent pour Paris Hilton et les vieilles sentent le goulag et le botox (Buzz)
Dominique le taxi et son petit squelette en plastique, accroché au rétroviseur, qui raconte une histoire différente sur son origine selon les clients. Il accompagne les trois protagonistes au cours de la nuit.
J’ai eu du mal à rentrer dans cet énorme opus, mais à la moitié du livre j’ai commencé à adorer. Sur les cent premières pages, on ne sait pas encore avec certitude qui sont les personnages principaux. Mais quel travail somptueux, incroyable de minutie. Un sens du détail complètement fou. Chaque planche est un tableau, une œuvre d’art. Brecht Evens a vraiment trouvé un concept de narration graphique original, avec toujours une absence de phylactères au profit d'un discours de personnages déterminés par une couleur.
L'ouvrage est paru en 2018, traduit en américain sous le titre de "The City of Belgium". Avec une grosse ambition: celle de témoigner de manière exhaustive des interactions sociales fugitives de la vie nocturne. Et en particulier de la folie dans une ville de fou.
Incroyable. J’ai bien fait d’insister.