Pieterjan, un artiste en manque d'inspiration, est invité par Kristof à une biennale d'art à Beerpoele (cette ville semble fictive). Il réalise très vite que les autres artistes de la résidence sont de complets amateurs. Pieterjan profite d'une meilleure aisance artistique pour prendre les commandes du groupe et créer une oeuvre d'art.
Mais Pieterjan est vil. Il défèque pendant qu'il est au téléphone avec sa femme. Femme qu'il n'hésite pas à tromper avec une très jeune femme au cours de la biennale.
Il finit par proposer la création d'une gigantesque sculpture d'un nain de jardin à la biennale. S'agit-il d'un manque d'inspiration de Pieterjan, d'un éloge au kitsch. Est-ce ironique ou cynique ?
Evens propose donc une réflexion sur l'aspect social de l'art, qui serait plus important que l'art lui-même. Le problème c'est que Pieterjan est le chef inavoué de cette communauté d'artistes amateurs, Kristof n'étant que l'organisateur. Le projet utopique de cette biennale semble tout autant indiquer que cette société vouée à l'échec est une chimère. On attend d'artistes - et d'une avant-garde - un projet plus égalitaire et anarchiste. Mais la construction de cette oeuvre est tout juste un reflet de la vie, avec ses inégalités congénitales, qui voit l'émergence de maîtres et d'esclaves.
Graphiquement, la couleur est essentielle à la lecture, cela afin de repérer les personnages. Il y a une absence totale de philactères et de cases. Le style est est libre et chaque planche est un tableau. Cette bande dessinée a entièrement été peinte à l'aquarelle et la gouache.
Je salue le travail titanesque de cet artiste que je ne connaissais pas. Mais je ne conserverai pas cette bande dessinée pour autant. Il manquait un petit rien - probablement dans l'histoire - pour être complètement ébloui.