J'avais été très marqué le personnage charismatique de Ryan O'Reily dans la série Oz. Son créateur Tom Fontana affirme que la personnalité machiavélique de O'Reily est directement inspirée de celle de Iago, dans l'œuvre de Shakespeare qui nous intéresse ici. Cela faisait un moment que je comptais m'attaquer à cette pièce. Et j'ai finalement eu énormément de mal à rentrer dedans. Je m'y suis progressivement désintéressé au fur et à mesure des pages. Tout me semblait beaucoup trop prévisible et discutable.
Misérable, tu me prouveras que ma bien-aimée est une putain ! (Othello)
L'histoire s'articule autour de deux personnages, Othello et Iago. Le premier est le More de l'armée vénitienne chargé de repousser le Turcs Ottomans de Chypre. Il vient de se marier avec Desdémone, une belle et jeune vénitienne qui est allée à l'encontre du souhait de son père Brabantio. Iago est le second d'Othello, furieusement jaloux de lui, qui le manipulera jusqu'à ce qu'il tue Desdémone d'un accès de rage.
Il est impossible que vous voyiez cela, fussent-ils aussi pressés que des boucs, aussi chauds que des singes, aussi lascifs que des loups en rut, et les plus grossiers niais que l'ignorance ait rendus ivres. (Iago)
La question que je me suis posée tout au long de cette lecture concernait la jalousie de Iago pour Othello. D'où vient-elle ? Par quoi est motivé son désir de vengeance ? Il est en effet la meilleure personnification du manipulateur qui m'ait été donné de lire. Iago manipule donc tout son entourage pour assouvir sa vengeance (qui n'est donc jamais expliquée). C'est qu'il y a d'extrêmement gênant dans cette œuvre, cette absence totale de causalité.
C’est le triste sort de toute catin d’en dominer beaucoup pour être enfin dominée par un seul. (Iago)
Il y a une misogynie frappante dans cette œuvre. Qui finit de plus de manière très simplette malgré l'assassinat de Desdémone par Othello. Car Iago est au final démasqué, ce qui rend cette pièce encore plus décevante à mes yeux. Même si les manipulations de Iago sont très bien ficelées, et que je constate encore une fois que le champ lexical de Shakespeare est époustouflant (bien qu'ayant lu cette pièce en français). La victoire d'un démon tel que Iago aurait à mes yeux un plus grand impact « philosophique », comme l'est davantage « Hamlet ». Dommage.