Petit Rouge

Hamlet - William Shakespeare

22/10/2020

TAGS: shakespeare, theatre

Ce sont les mêmes signes des événements terribles, messagers précédant toujours la destinée, prélude des désastres en chemin, que la terre et le ciel produisent ensemble dans nos climats pour nos compatriotes: astres aux traînes de flamme, rosée de sang, aspects menaçants du soleil; et l’astre humide qui a dans son influence l’empire de Neptune, s’efface dans une éclipse comme il adviendra au jour du Jugement Dernier. (Horatio)

Le père d’Hamlet, roi du Danemark, vient de mourir. Son frère Claudius a remplacé le roi défunt et, moins de deux mois après, a épousé sa veuve Gertrude. Le spectre du défunt apparaît alors et révèle à son fils Hamlet qu'il a été assassiné par Claudius. Il somme Hamlet de le venger.

Je ne suis fou que par le vent du nord-nord-ouest: quand le vent est au sud, je peux distinguer un faucon d’un héron. (Hamlet)

Ne sachant pas comment venger l’assassinat de son père, Hamlet sombre dans la folie, probablement simulée, mais interprétée à tort par la cour du nouveau roi comme la conséquence d’un amour pour Ophélie, fille de Polonius. Hamlet organise une pièce de théâtre qui dépeint de manière identique le fratricide. Le Roi se sentant menacé par l’attitude irrationnelle d’Hamlet échafaude un stratagème pour l’éliminer.

La joue d’une prostituée, embellie par un savant plâtrage, n’est pas plus hideuse sous ce qui la couvre que mon forfait, sous le fard de mes paroles. (Le Roi)

Il y a parfois des passages qui laissent un sentiment de lecture étrange. Par exemple, lors de l’assassinat accidentel de Polonius par Hamlet:

POLONIUS, derrière la tapisserie. - Oh ! Il m’a tué.

Cela m’a semblé très plat et dénué de sens dramatique. Polonius mort, c’est sa fille Ophélie qui sombre dans la folie et son fils Laerte qui nourrit lui aussi une vengeance envers Hamlet. Laerte s’allie au Roi pour dessouder ce dernier. Il est d’autant plus décidé à le tuer en apprenant que Ophélie s’est noyée, en proie à une démence mélancolique.

Doit-elle être ensevelie en sépulture chrétienne, celle qui volontairement devance l’heure de son salut ? (Premier fossoyeur)

La fin n’est pas surprenante: tout le monde meurt. Et d’ailleurs ça m’a semblé complètement débile de les voir mourir les uns après les autres de manière aussi guignolesque. J’imaginais donc cette pièce plus désespérée, plus « antique » dans son écriture et ses thèmes. Sans être non plus une gaudriole du début à la fin, « Hamlet » a pourtant des passages cocasses qui m’avaient déjà perturbé dans « La Tempête ». Peut-être qu’il s’agissait d’un besoin d’époque, de proposer un divertissement plein de sentiments divers et variés.

Je n’ai finalement pas été convaincu par « Hamlet ». La préface évoque la période sombre de Shakespeare et j’espérais une tragédie, profonde et philosophique, mais les passages comiques m’ont laissé perplexe. Même si la folie d’Hamlet et d’Ophélie donne pourtant un intérêt à la pièce. L’écriture est pourtant magnifique, incroyablement fournie. Cela n’a pourtant pas suffi.