Tandis que les crises qui secouent l'Empire redoublent de violence et annoncent son effondrement définitif, la Fondation créée par le psycho-historien Hari Seldon pour sauvegarder la civilisation devient de plus en plus puissante, suscitant naturellement convoitise et visées annexionnistes. En tout premier lieu, celles de Bel Riose, jeune général qui voit dans les secrets détenus par la Fondation le moyen de monter sur le trône. C'est alors qu'apparaît un mystérieux et invincible conquérant, surnommé le Mulet, que le plan de Seldon n'avait pas prévu...
« Fondation » m’a tellement impressionné que je me suis rapidement procuré la suite, avec l'envie d'en connaître le dénouement. Le premier volet parlait avec brio du vingtième siècle et de la décadence de nos sociétés. Le deuxième tome apparaît déjà moins pertinent dans sa critique. Il s'agit d'une suite qui reprend l'histoire de la Fondation, quelques années après le succès de Hober Mallow. La première partie est consacrée au général Bel Riose de l'Empire, empire qui est sur le déclin. Ce général convoite le pouvoir de la Fondation et se lance dans une guerre contre elle, qui se solde par un échec. La deuxième partie voit apparaître le personnage mystérieux du Mulet, qui serait semble-t-il un mutant doté de pouvoir psychiques. Ce dernier met brutalement en échec avec des moyens inconnus une Fondation qui a basculé dans le totalitarisme bureaucratique. La troisième et dernière partie est consacrée au Clown, ancien bouffon d'apparence ingrate du Mulet, qu'il a trahi. Les deux dernières parties voient émerger une figure féminine, Bayta, dans un univers qui était jusqu'à présent représenté par des figures masculines fortes. Cette femme de la Fondation, son mari Toran et le psychologue Ebling Mis vont venir en aide au Clown qui est pourchassé par son ancien maître le Mulet, pour d'étranges raisons.
Devant la capitulation incompréhensible de la Fondation par ce mystérieux Mulet, Bayta et son équipe s'échappent de la planète Terminus pour mener une double mission. Celle de percer le secret du pouvoir du Mulet pour mieux le contrer d'une part, et celle de découvrir la localisation de la Seconde Fondation instaurée par Hari Seldon d'autre part. Ils se dirigent vers la planète Trantor, coeur de l'ancien Empire, afin de grappiller dans les archives toutes les informations possibles sur cette Seconde Fondation. La Fondation étant défaite, cette équipe réduite qui résiste au pouvoir du Mulet espère s'allier à cette Seconde Fondation pour provoquer sa chute.
Asimov maîtrise le suspens avec brio, chaque fin de partie atteignant un climax qui donne envie de lire la suite. La fin, inattendue pour moi, révèle que le Mulet n'est pas autre que le Clown. Le Mulet est un mutant qui a le pouvoir psychique de modifier les émotions des êtres humains. En ralliant petit à petit tout le monde de son côté, le Mulet réussit le tour de force de créer un nouvel Empire, auquel seule la Seconde Fondation n'a pas encore cédé. Il manipule l'équipe de Bayta, et en particulier le psychologue Ebling Mis pour localiser et écraser cette Seconde Fondation qui est le dernier rempart à sa domination galactique. Le psychologue est ultimement tué par Bayta avant qu'il révèle la position de la Seconde Fondation, craignant que le Mulet puisse l'apprendre par son pouvoir. Démasqué, le Mulet révèle son amour pour elle, sa vie et sa stérilité qui est l'origine de son surnom. Il leur laisse la vie sauve par amitié, partant mélancolique à la conquête de la Seconde Fondation, sachant qu'ils ne peuvent de toute façon plus s'opposer à ses projets.
Même si « Fondation et Empire » ne m'apparaît pas être au niveau de clairvoyance du premier tome, il y a néanmoins quelques éléments intéressant dans celui-ci. En particulier la corruption de la Fondation qui semble être une perversion inévitable de tout pouvoir. Jusqu'à sa chute précipitée par le rouage inattendu qu'est le Mulet, dont l'existence n'a pas été prévue par le psycho-historien Hari Seldon. La Fondation n'était pas destinée à perdurer, peut-être est-ce le moyen pour Asimov de dévoiler sa méfiance vis-à-vis du progrès technique. Ce tome est davantage un roman que le premier volet, et il va aussi un peu plus loin dans la science-fiction en mettant en avant un mutant doté de pouvoirs psychique parmi les personnages principaux. J'ai lu ce volet d'une traite, l'écriture est toujours aussi simple et agréable à lire. A suivre donc...