Dionnet est un héros personnel de longue date depuis que j’ai eu la chance de le voir lui et l’équipe de Métal Hurlant lors d’une conférence au festival des Étonnants Voyageurs à St Malo quand j’étais jeune.
Il n’y a pas à dire, l’érudition de Dionnet est incroyable. Cette curiosité et cette générosité à transmettre font de lui un des plus grand médiateurs de la « culture alternative », si ce terme est approprié. Ces mémoires ont détrôné tous les livres de ma pile de livres à lire.
Ce livre retrace donc le parcours d’un passionné curieux de tout. Un peu autiste dans l’enfance. De Pilote à Métal Hurlant jusqu’à l’émission de télévision Sex Machine, Dionnet en aura rencontré du beau monde. La liste est longue. Son parcours est assez remarquable. Je ne suis pas sûr qu’il soit possible de reproduire ce parcours aujourd’hui. Même si des Rafik Djoumi ou des Karim Debbache reprennent aujourd’hui le flambeau sur Internet.
Mais il y a quelque chose qui me gêne au final. Peut-être que je méconnais l’œuvre de scénariste de bande dessinée qu’est Dionnet. Je le savais à l’origine d’un des temps forts de la bande dessinée moderne avec Métal Hurlant. Je suis un peu déçu du peu de place que prend le cinéma dans ce livre (juste à la fin). Les mémoires me gênent d’une manière générale. À moins d’être Hugo Pratt et d’avoir vécu en aventurier je trouve l’exercice assez pédant. Et ces mémoires ne dérogent pas à la règle. Il y a des choses intéressantes mais la vie de Dionnet m’intéresse moins que ses discours passionnés sur la culture. Que je retrouve dans les bonus d’un DVD de Kitano où dans une préface de Lady Snowblood.
Je ne garderais pas ces « Mes Moires » qui me déçoivent un peu. J’aurais préféré lire un essai de son cru sur la culture plutôt qu’une autobiographie. Mais Dionnet restera mon héros malgré tout.