Je l’ai un peu survolé, ce journal. Il y a des choses intéressantes dans cette sélection d’écrits de Kurt Cobain. Depuis le temps que je devais m’y mettre. J’y cherchais surtout ses influences. Le blues notamment. Leadbelly: OK. Je croyais que ça irait plus loin. Je cherchais Kyuss: pas trouvé. J’ai parcouru ce journal, en m’attardant sur quelques pages. La drogue ? Il y a des descriptions flippantes de son addiction à l’héroïne. Mais c’est surtout sa bipolarité qui m’intéressait aujourd’hui. Il en fait mention au tout début, sans trop donner de détails. Finalement, c’est sa créativité qui en parle le mieux. Il n’y a pas à dire, Kurt Cobain avait quelque chose à exprimer: le rejet des conventions, la haine de la haine. Il passe beaucoup de temps à railler les racistes, les Républicains, les homophobes et le sexisme. Même dans le dessin il trouve le moyen de sortir une idée à creuser. Après, il ne faut pas s’enflammer non plus: Cobain n’était pas un génie. Il avait sans doute une sensibilité à fleur de peau, et une créativité hors du commun, mais il ne m’a pas semblé être incroyablement intelligent. Ni bête à bouffer du foin, ni génial. Surtout hypersensible.
Au début du journal on sent qu’il veut percer dans la musique, sans doute pour éviter toute sa vie les boulots merdiques à Aberdeen. Mais une fois pris dans la spirale du succès ça le dépasse totalement. La drogue, ajoutée à une tendance dépressive plus qu’hypomaniaque, pour le peu que je le devine. J’aime bien Kurt. Je l’ai un peu renié ces dernières années. Mais en réécoutant Nirvana et ses influences en cours de lecture, je ne peux pas le descendre. Il devait être un bon garçon.