Petit Rouge

La Tempête - William Shakespeare

01/05/2019

TAGS: shakespeare, theatre

Prospéro, le duc de Milan déchu vit reclus sur une île avec sa fille Miranda, l’esprit du vent Ariel et le monstre Caliban. Grâce à sa magie il provoque le naufrage du navire d’Alonso, roi de Naples, et de son équipage. Le navire contient aussi son traître de frère Antonio. Prospéro, en provoquant la tempête, espère assouvir la vengeance qu’il nourrit depuis douze ans.

J’espérais avec cette rapide lecture en apprendre plus sur ces personnages devenus presque mythologiques. J’ai vu de nombreuses références à Prospéro, Miranda et Caliban dans la culture populaire, chez Alan Moore et sa ligue des gentlemen extraordinaires notamment. C’est aussi la première pièce de Shakespeare que je lis. Je n’ai pas été déçu, mais pas transporté non plus. J’ai lu cette pièce comme un divertissement, une comédie finalement plus légère que je ne l’imaginais (je croyais que « La Tempête » était une œuvre dramatique).

Il s’agit de la dernière pièce de Shakespeare. Je flippais de la lire en anglais, n’étant pas serein avec la langue fournie qui me semblait trop complexe. La traduction française en fait une lecture agréable et aisée.

La corde, roquet, la corde, fils de pute, insolent braillard ! On a moins peur que toi de se noyer

J’ai été surpris par la langue crue et décomplexée. Mais cette comédie m’apparait finalement trop légère, pas assez profonde.

Prospéro assouvit une vengeance bien facile. Il pardonne aisément à son frère et la fin heureuse rend cette œuvre presque plate. Tout le monde se réconcilie, Ferdinand (fils d’Alonso) épouse Miranda, Ariel est libre. Trop facile.

Je comprends néanmoins la fascination d’Alan Moore pour Prospéro, l’érudit magicien. Mais je suis peut-être trop français pour m’extasier devant Shakespeare et cette pièce. Je lui reconnais néanmoins un génie imaginatif manifeste, c’est assez incroyable d’avoir créé une mythologie (en s’inspirant très librement d’Ovide et de Virgile).