Ce court texte de Lasch sur la culture de masse est mis en avant par un « avant-propos » de Michéa. Ce dernier est beaucoup plus hargneux dans ses propos que Lasch et rallie Orwell à ses propos. L’idée centrale de cet essai est que la culture de masse ne permet pas l’émergence d’une pensée contestataire et subversive par rapport au capitalisme de marché. La puissance de récupération du système capitaliste est telle que toute critique sera assimilée à une posture rebelle qui servira à renforcer le pouvoir des mass-media. Michéa en particulier insiste sur l’inanité de la gauche contestataire qui croit encore que le capitalisme se manifeste par l’éloge du militarisme ou du puritanisme. Lasch propose un travail universitaire rigoureux, Michéa enfonce le couteau dans la plaie. La critique initiale de la culture de masse par l’école de Francfort n’avait pas encore perçu l’impossibilité d’élever le niveau culturel des masses pour renforcer la démocratie. Le pouvoir du marketing est tel qu’il récupère tout mouvement contestataire en créant des « leaders » et des « stars » représentées par soi-disant pluralisme dans les mass-media. Si Lasch et Michéa constatent, ils ne proposent rien de particulier pour y remédier. Hormis contribuer à prendre conscience. C’est la troisième fois que je lis ce texte que je ne trouve pas simple à lire, ni à résumer. Pourtant il est d’une actualité folle. Je ne suis pas neutre. Grâce à Michéa j’ai pu découvrir Lasch, sans doute pas assez connu en France.