Petit Rouge

Portnoy et son complexe - Philip Roth

01/01/2019

TAGS: roth, roman

C’est le premier roman de Philip Roth que je lis. Je ne sais pas, je me suis toujours méfié de cet auteur, ainsi que tout ceux de cette littérature américaine contemporaine. Recommandé par Rostain, suite à ces problématiques de masturbations compulsives.

En effet, c’est cru, la bite en folie d’Alex Portnoy éructe à chaque page. Il y est beaucoup question de cul, mais surtout de cette névrose juive à laquelle je suis complètement étranger.

Il y a quand même quelque chose d’intéressant dans ce roman qui décrit la psychanalyse d’Alex et sa tentative de s’extirper du carcan familial juif. Le rôle possessif de la mère, la crainte d’un malheur imminent et omniprésent.

Alex prend, et ne donne que des coups de queue. La façon dont il parle du « Singe », sa compagne goy, est particulièrement cruelle. Même s’il s’en justifie au cours du roman.

A la longue, les problèmes de pathos juif m’ont un peu lassé. C’est amusant au début, même carrément jouissif. Mais en réalité la spécificité juive m’agace à la longue. Ce peuple de victimes éternelles est très ambivalent: à la fois faible et sûr de lui. Le racisme des juifs y est d’ailleurs très bien exposé. Alex fait finalement preuve de beaucoup de progressisme sur ce sujet. Mais les parents eux, très conservateurs, le sont beaucoup moins et ne peuvent pas retenir leur fils de perpétuer la tradition. Ils veulent qu’Alex se trouve une bonne juive alors que lui ne rêve que de se taper des goys (« schikse »).

En réalité le constat sur la portée de ce roman jugé sulfureux (voire même antisémite par certains critiques) est sévère de ma part: je me désintéresse complètement (pour ne pas dire qu’à la fin j’en avais rien à foutre) de ces histoires communautaires.

Alex est pourtant un cas intéressant. Il est juif par tradition mais s’invente au cours du roman de nombreux alter-egos WASP. La judéité lui apparait comme un fardeau.