Chopé chez Emmaüs par hasard à 1€, je savais que Tarkovski en avait fait une adaptation cinématographique, ce qui m’a motivé à me le procurer. Je me suis dit pourquoi pas, ça peut être une bonne lecture de métro, qui en plus peut élargir mes horizons SF pas très étendus (hormis Gibson et Philip K Dick).
Quelle bonne surprise ! Le roman est métaphysique. Il décrit les interrogations d’un chercheur, Kelvin, sur la planète Solaris. Cette planète singulière gravite autour de deux soleils, un rouge et un bleu. Elle est recouverte d’un océan-cerveau proto-plasmique qui est un sujet d’étude irrésolu depuis un siècle. Les chercheurs, depuis sa découverte tentent d’en expliquer le fonctionnement et, en plus de l’étudier essayent notamment de communiquer avec lui. De créer le « contact ».
Kelvin, ainsi que les deux autres habitants de la station (Snaut et Sartorius) reçoivent dès leur arrivée la visite de personnages issus de leurs souvenirs. Kelvin en particulier voit son ancienne compagne suicidée (Harey) se matérialiser de manière soudaine, inconnue.
La survenue de ces visiteurs interpelle tout de suite Kelvin: s’agit-il d’une manifestation de cet océan mystérieux ? Confrontés à l’inexplicable, Kelvin et les autres (après un long rapport de forces psychologique) vont tenter de trouver la solution pour annihiler ces visiteurs et l’océan.
Ils y parviennent au final, mais l’océan semble toujours animé. Kelvin renonce à revenir sur Terre pour se consacrer à l’étude de cette planète, qui n’aura pas livré ses secrets.
Le livre traite de sujets profonds: notre place dans l’univers, le suicide, la quête de savoir. Le mystère non-résolu de l’océan témoigne des limites de la connaissance humaine.
Ecrit dans un style simple, ce roman de science-fiction fait ses preuves dans le temps en évitant les glossaires techniques. Bien qu’un jargon médico-scientifique accompagne le récit, il est rarement cryptique. D’où une lecture agréable et convaincante.