Cela faisait longtemps que je lorgnais sur ce classique du comics américain de l’âge d’or de Marvel. Le Silver Surfer apparaît d’abord comme un personnage secondaire dans « Les 4 Fantastiques ». Mais la profondeur du Surfer d’Argent méritait un opus particulier, d’où cet ouvrage.
Le Surfer est un personnage torturé par ses devoirs envers Galactus,. Ce dernier est un être surpuissant qui se nourrit de la force vitale de planètes découvertes par son vassal le Surfer. Galactus incarne le pouvoir aveugle, contre lequel le Surfer d’Argent va se révolter presque de manière métaphysique, en prenant la défense des Terriens (menacés de disparaître donc) malgré le manque de tolérance qui les caractérise.
Ultimement, malgré le fait qu’il sera rejeté par la Terre, le Surfer préfère se sacrifier pour épargner les Terriens de leur extinction par Galactus.
Pourquoi cette chronique ? Parce que le dessin de Kirby est magnifique, incroyablement audacieux (voire presque abstrait, comme on peut le voir dans la compilation « Abstrait Comics ») et superbement embelli par l’encrage de Joe Sinnott (même si Galactus est un peu ridicule). L’écriture de Stan Lee est parfaite, il déroule l’histoire avec maestria. Et surtout, les thèmes abordés (le pouvoir, l’intolérance) sont faits avec tellement de tact et de pédagogie !
Le Surfer d’Argent découvre l’amour à la fin du récit et la possibilité d’une romance inassouvie lui est insoutenable. D’où son sacrifice ultime.
Plus que n’importe quel héros de Marvel, le Surfer d’Argent ressemble à un personnage d’une tragédie grecque. Un peu pathétique, avec un sens de la justice, écrasé par le pouvoir des Dieux. Et son sacrifice ultime rend ce comics inoubliable. Classique absolu.