Petit Rouge

The Waste Land and other poems - TS Eliot

30/07/2018

TAGS: eliot, poésie

Qu’est ce qui me fascine dans « The Waste Land » de TS Eliot ? Surement pas cet excès d’érudition. Plus certainement le mystère et l’incompréhension. « La Terre Vaine ». Ecrit entre les deux guerres mondiales, le poème se veut morbide, pessimiste. Il l’est sans aucun doute. Finalement, à la lecture des notes d’Eliot à la fin du poème, l’exercice semble extrêmement pédant. Mais quoique. Les références antiques, passées, sont peut-être sensées évoquer la nostalgie, à une époque où l’Europe n’a pas encore eu le temps de se reconstruire. L’Europe va connaitre une période de décadence, et c’est peut-être aussi ce qui est suggéré ici. La désolation, la mort, les rats. Sans jamais faire explicitement référence à la première guerre mondiale, on sent qu’Eliot veut capturer le zeitgeist post-guerre, l’horrible gueule de bois. Et le jugement final, le coup de tonnerre. « The Waste Land » est un poème difficile, car trop érudit. Et pourtant, sans connaitre toutes les références il subjugue par son sens de l’implicite. Si on se laisse porter par les mots, on ressent un peu de cette mélancolie, de ce désespoir qui rend vaine toute tentative humaine.

No place of grace for those who avoid the face (Ash-Wednesday, 1930)

Les autres poèmes du recueil sont plus accessibles. La langue est magnifique, empreinte d’un pessimisme pudique. Il n’est jamais fait mention explicitement de la guerre, et pourtant c’est sans doute à cause d’elle que l’on (l’homme) ne peut être sauvé d’après Eliot. Je ne sais pas quoi faire de ce recueil. Le garder pour faire le malin ? D’un autre côté il appelle plusieurs lectures et relectures. A voir donc.