« Dagon » rassemble un grand nombre de nouvelles de Lovecraft, étalés sur une large période de temps. Il s’agit de ma première lecture achevée d’un des écrivains les plus influents de la pop-culture. Sur le plan littéraire ce n’est pas toujours grandiose, mais quelle imagination !
L’étrange, la peur de Dieux mystérieux et éoniens, la folie, le Nécronomicon… Ces nouvelles jettent les bases d’une cosmogonie, d’un climat influent, que l’on retrouvera en particulier au cinéma chez John Carpenter (« L’antre de la folie ») et Sam Raimi (« Evil Dead ») par exemple. Ces nouvelles ont sans doute été diffusées dans des « pulps », d’où leur aspect littéraire un peu cheap parfois.
Le recueil est long néanmoins. Lovecraft épuise les possibilités et finit par tourner un peu en rond. J’ai fini par survoler un peu les dernières nouvelles, en remarquant des schémas finalement très similaires au fil de ma lecture. La citation ci-dessous montre celui le plus récurrent:
En faisant le récit des circonstances qui m’ont entrainé dans cet asile de fous, je sais bien que ma situation présente un doute - bien naturel - sur l’authenticité de mon histoire (La Tombe)
La question de la folie est évidemment centrale à une très grande majorité de ces nouvelles. Lovecraft laisse le lecteur douter régulièrement de la véracité des événements décrits. « Dagon » est une lecture malaisante, où le bizarre, le mystérieux et la folie ont une force rare sur le lecteur.