Je n’avais jamais terminé cette lecture étant adolescent. Il me semblait depuis longtemps que je ne pouvais pas faire l’impasse sur ce classique de la poésie française. C’est évidemment très maitrisé. La langue est parfaite et les thèmes me touchent. Le spleen désigne un état de désespoir que je connais. Mais néanmoins, malgré les qualités manifestes de cet ouvrage, je ne peux pas m’empêcher de trouver tous ces vers un peu datés.
Le fait de m’être gavé d’Artaud, d’avoir été secoué par la modernité pleine d’érudition de TS Eliot me laisse un sentiment perplexe quant à ces fleurs du mal.
Dommage, car le dandysme, l’impossible transcendance de l’homme, l’érotisme, l’ivresse et la haine de sa propre médiocrité sont des thèmes qui marchent très bien chez moi.
Je n’arrive cependant pas à dépasser ces rimes, qui me semblent presque ringardes à certains moments. J’apprécie le tour de force, mais j’ai été incapable de m’immerger totalement dans cette œuvre. Les rimes m’apparaissent comme une contrainte trop forte qui rend les instants de certains poèmes un peu trop artificiels. Le choix des mots pour respecter la musicalité de la rime est un casse-tête dont Baudelaire est un maître, mais parvenir à dire exactement ce qu’il avait à dire sans cette contrainte explique sans doute la longueur de l’œuvre.
Pourtant, rien n’est à changer, tout est parfait. Je ne suis pas à une contradiction près. Je ne suis pourtant pas allé au bout des appendices et suppléments à l’œuvre.