Ecrit un peu avant la fin de le seconde guerre mondiale, et après avoir participé à la première, Bernanos livre un pamphlet énervé où il fustige les « imbéciles » (scandé de très nombreuses fois tout au long du texte) qui œuvrent pour la Machine.
Bernanos décrit dans un premier temps la longue gestation du génie Français, qui accède à la liberté. Jusqu’à la trahir. Pour Bernanos, la Machine, la Technique et la soumission à cette nouvelle civilisation mène la France et le monde à sa perte.
Tout le monde en prend pour son grade (Hitler, Staline et les Américains). La course aveugle vers la performance, la rentabilité et directement responsable de l’état dans lequel se trouve le monde.
Il y aurait des citations à extraire de ce pamphlet. En voici une :
La société moderne est désormais un ensemble de problèmes techniques à résoudre. Quelle place le politicien roublard, comme d’ailleurs l’électeur idéaliste, peuvent-ils avoir là-dedans ?
Sans avoir encore lu intégralement « L’Illusion politique », je sais déjà que cette phrase est au centre de la thèse de Jacques Ellul.
Bernanos semble moins nuancé qu’Ellul. Toute la technique apparaît pour lui néfaste.
Le terme robot n’est pas cité très souvent dans le pamphlet mais on remarque de manière évidente que les « imbéciles » tant conspués sont bien les robots en question.
S’il ne s’attarde pas sur ce concept de « robot », il s’agit pour Bernanos de tous ces imbéciles qui trahissent la liberté et l’esprit Français pour la Technique, la Machine.
Patriote sans l’être au sens Pétainiste, il revient sur des siècles de construction du génie Français, et observe, depuis le Brésil, la régression énorme de l’Europe, de la France, du Monde qui se dirige lentement vers l’autodestruction. Il part du déclin Français pour arriver à une critique encore d’actualité, bien qu’en gestation, du système Technicien.