Petit Rouge

Septentrion - Calaferte

23/07/2017

TAGS: calaferte, roman

Lecture laborieuse. L’écriture est pourtant agréable. Cela fait parfois penser à Céline, sans la musicalité. Sans l’abondance de points d’exclamation. Le contenu rappelle « Sexus » d’Henry Miller.

Mais les chapitres sont longs. Très longs. Pour au final ruminer, ressasser les mêmes obsessions et frustrations sexuelles. Son envie de baiser, « de viande à viande ». Constante. L’homme comme animal.

Aucune transcendance sur le fond. On chie, on rote et on baise. Artaud y est arrivé lui. « Le caca » de « Pour en finir avec le jugement de Dieu ». Mais au final l’homme transcendé, sublimé par l’amour et sa capacité de création.

Calaferte écrit donc sur sa propre médiocrité. Sa condition de gigolo entretenu par Nora. Un paradoxe: la prétention d’être un écrivain génial qui écrit sur sa propre médiocrité. Gros boulevard pour les tâcherons à venir.

L’écriture est belle et maitrisée. Mais le fond est haïssable. On se prend dans la gueule toutes les frustrations de l’auteur. Frustration sexuelle de se taper une vieille plutôt qu’une petite jeune au cul ferme.

Dès les premières lignes cette débauche de médiocrité m’a déplu. C’est évident après Artaud. Lui qui, dans les écrits de Rodez identifie la perversion du corps. Comme lui jamais je n’accepterai d’être un animal.

Inachevé.