Compilation de lettres et de textes écrits pour la plupart à l’asile de Rodez, où Artaud échoue après de multiples passages infructueux dans divers sanatoriums.
Il y est accueilli par son ami psychiatre le docteur Ferdière, dont la grosse majorité des lettres sont destinées.
Artaud aura fini par péter les plombs. Son long chemin de croix dans différents asiles démarre à Dublin, où il est arrêté après avoir voulu remettre aux Irlandais la canne de Saint Patrick.
Les lettres de Rodez sont d’abord écrites sous le nom d’Antonin Nalpas. Pleines de mysticisme, Artaud parle de l’âme, du corps et de sa corruption par la sexualité. Et aussi de l’amour divin. Beaucoup.
Ce que je comprends tout à fait à titre personnel. Après avoir subi divers attentats mentaux, il semble tout à fait naturel de rechercher l’absolution de l’âme.
Globalement indéchiffrable, même si certaines idées sont globalement suffisamment martelées pour être digérées à un moment donné, l’écriture d’Artaud convoie une force incroyable. C’est facile de le lire, c’est beaucoup plus dur de le suivre.
Les lettres à Madame Dubuc en annexe montrent les prodromes du mal dont souffre Artaud. Sa psyché commence à montrer des signes de défaillance, il part au Mexique trouver les rites et les drogues qui le sauveront, sans succès.
Était-ce parce qu’il était malade mentalement qu’il a toujours cherché la transcendance ? Je n’ai pas toujours compris sa réalité, mais je sais qu’en tant que poète et être humain Artaud avait les desseins les plus justes.
J’ai été surpris par son manque de prétention, son humilité. Alors que son objectif, qui était sans doute de résoudre artistiquement l’équation entre l’âme et le corps était incroyablement ambitieuse.