Il fallait un jour remonter à la source. Guy Debord assisté par Asger Jörn livre ses mémoires surréalistes, qui sont agréables d'un point de vue esthétique, mais incompréhensibles sans les notes associées.
Je comprends ces "Mémoires" ainsi: Debord nous montre sa construction idéologique et culturelle par quelques fragments de citations. Beaucoup de Shakespeare, et d'autres. Sans l'avoir lu il a été une énorme source d'inspiration pour moi. Cela s'appelle "Mémoires", mais ça ressemble plus à un flux de conscience à la Joyce qu'autre chose.
Tout n'est pas sourcé. Il faut s'en remettre à l'imagination. Je garderai ce livre, ce qui n'est pas dans mes habitudes. Les connections se font: Asger Jörn était semble-t-il lié à Constant. Les projets situationnistes commencent à être clairs. Mais il faut s'obstiner, s'accrocher car même la forme est abstraite. Quant au fond n'en parlons pas.
L'édition augmentée en fac-similé en ma possession propose les sources. Si on met cela en perspective du "Panégyrique", qui est son vrai mémoire on comprend que cet autodidacte appartenait à cette race de personne curieuse et douée de synthèse. Même si Debord semblait lui-même mal considérer cet ovni, c'est une œuvre d'art à part entière avec une double fonction: celle d'expliquer la construction intellectuelle de l'auteur par la forme.