Encore des fulgurances dans cette courte autobiographie. Des phrases choc. "Panégyrique": l'éloge presque mégalomaniaque et en même temps l'aveu du manque d'ambitions et un parcours autodidacte iconoclaste. J'ai longtemps été perplexe quant à Debord. "La Société du spectacle" a été une lecture pénible, contrairement à Pasolini. Je les mets aujourd'hui au même niveau, même s'ils sont à bien des égards assez différents.
Dans ce livre Debord avoue son alcoolisme. En quelques courts chapitres il montre l'étendue de sa culture et la marche à suivre. Essayer d'être libre, tout simplement.
Je commence à avoir lu pas mal de choses de lui et ça reste parfois obscur. Un peu moins aujourd'hui mais je suis assez convaincu qu'il était un des derniers originaux qui comptaient, avec Pasolini.
J'ai lu ce livre d'une traite, une nuit d'insomnie. Debord ne semble pas torturé. Il s'est pourtant suicidé, si je me souviens bien. Son parcours, par le surréalisme, puis par le lettrisme lui ont à mon avis desservi. Quel dommage de ne pas avoir rendu "La Société du spectacle aussi simple et limpide que les "Commentaires" ou ce "Panégyrique" ! Le monde ne serait pas le même si la langue avait été plus claire. Ce qui est le cas dans les "Commentaires". Il y a énormément de conviction. Suffisamment pour avoir envie d'en savoir plus.