Petit Rouge

Streetcleaner - Godflesh

11/03/2006

TAGS: godflesh, musique

Streetcleaner... le titre et la pochette peuvent déjà donner la puce à l'oreille quant au contenu... Et c'est vrai que c'est plutôt loin d'avoir la saveur de la guimauve. Avec cet album on se retrouve un peu à Tchernobyl, ambiance post apocalyptique remplie de liquidateurs. On touche un peu à des sentiments qu'on peut trouver dans un album comme "Closer" de Joy Division - parfois le même genre de froideur -, mais avec la colère et la violence en plus.

Aidés de leur boîte à rythmes martiaux, de nappes d'échos qui noient la voix de JK Broadrick, Streetcleaner définit une ambiance suffocante et désespérée incroyable qui renvoie tout le black metal au bac à sable.

Le 1er album de Godflesh est un album que je trouve vraiment exceptionnel, mais surtout pour ses 4 derniers titres. Pour leur premier LP, les joyeux drilles de Godflesh ont en fait eu la bonne idée d'inclure "Tiny Tears", un EP paru en 1988.

Enfin bonne idée peut-être pas. Parce que ça rend vraiment l'album trop long. Et à mon avis le problème de Streetcleaner c'est Tiny Tears. Il est vraiment trop excellent et le reste trop inégal pour qu'on aie envie d'aller jusqu'au bout de l'album et d'écouter ces 4 titres extraordinaires. Bon, j'en fait peut-être un peu des tonnes là, parce que la première partie de l'album est de haute facture aussi, mais des titres comme "Locust Furnace" - que je trouve vraiment ridicule - plombent un peu le truc à mon goût...

Streetcleaner prend le pas sur les ravages causés par un autre groupe de terroristes sonores bien connu, les Swans, menés par Michael Gira. Sans complètement les plagier, mais en s'inspirant fortement des premiers albums de ce groupe, Godflesh fait le lien entre la brutalité insoutenable des premiers Swans et une certaine mélodicité. Godflesh réussit à rendre le bruit des Swans "beau".